Signé Jean-Jacques Kugel Une fresque bio pour rafraîchir le mur En général JJ Kugel préfère l’environnement vert et eau de son écluse, le long du canal de Montech. Un site qu’il s’est décidé à abandonner deux mois durant pour exercer son talent de peintre au ras du bitume, plus particulièrement avenue Gambetta, sur le « mur d’enceinte » du supermarché coopératif Biosol. Objet du déplacement ? Une fresque ! Et si ce n’est pas la première fois que JJ Kugel s’attache au grand format, c’est bien la première fois qu’il s’exprime sur un mur en pleine rue. « Biosol m’a laissé le libre choix du sujet » note le peintre qui n’est pas, de toutes façons, du genre à se faire imposer un thème. Le « bio » restant bien entendu au centre du débat... Mais, dans cette initiative, ce n’est pas tant le fond que l’artiste tient à saluer, que la forme : « Ce n’est pas tous les jours qu’un privé passe une commande de ce type ! » Effectivement, ce genre de mécénat ne court pas les rues, ou les murs, quoiqu’il faille rendre cette justice à la ville de Montauban qui a dernièrement confié des façades aveugles à des artistes. Mais il s’agit là d’un organisme public. Alors, les bonnes âmes des entreprises sont invitées à réfléchir à la question, elles peuvent, pour leur édification (la Maison de l’Entreprise est juste en face, au fait), pousser une petite visite jusqu’au mur de Kugel, qui ne se lamente pas, loin s’en faut. Pour le fond, JJ a voulu traiter globalement de l’écologie dans sa relation au niveau planétaire, explique-t-il. Bref, pour faire simple, l’écologie comme un trait d’union entre les espèces, « un ensemble qui fait un tout ». Dans ce sympathique tour d’horizon écologique, exotique et coloré, il y a même le petit « Zizou » qui date la fresque peinte peu après la coupe du monde de foot. Une expérience exceptionnelle Pour JJ Kugel qui aime bien recevoir els promeneur sur le pas de son écluse, s’installer à même le trottoir pour faire sourire un mur gris restera comme une expérience exceptionnelle : « C’est incroyable tous les gens qui se sont arrêtés pour discuter le coup ! J’avais même des habitués, qui venaient tous les jours, voir l’avancement des travaux. Ma visiteuse la plus fidèle fut une personne âgée de 94 ans !! » Cette ouverture sur l’imaginaire et sur le rêve, qui libère le mur de son carcan de brique et met l’artiste en scène, du moins pendant la période de la réalisation, JJ Kugel a bien envie de la poursuivre. La fresque n’a pas seulement atteint son environnement, tout à coup touché par la grâce du vert, mais elle a convaincu l’artiste qu’il y avait là une dimension illimitée à son expression. Il est donc tout à fait disponible pour faire parler d’autres murs, lassés d’être aveuglés par quelques méchants crépis… J. PH.C. La Dépêche du Midi 30 Octobre 1998 |